Quand Orvis remet au goût du jour l’un des matériaux qui ont marqué l’histoire des cannes à pêche, cela abouti à de véritables merveilles pleines d’élégances qui nous permettent de traverser les âges en quelques lancers. « Le retour vers le futur de la canne à mouche ! »
Cela fait vingt ans que j’ai lancé pour la première fois une mouche avec un « fouet ». A l’époque c’était une canne en fibre de carbone de 9′ soie 5 en deux brins pour débutant provenant d’une grande enseigne de sport. Depuis des dizaines de cannes sont passées entre mes mains même en bambou refendu, pourtant je n’avais jamais pêché avec une canne en fibre de verre.
Au cours des salons j’ai eu la possibilité de lancer avec des cannes en fibre de verres de grandes marques (Redington et Scott). Ces cannes étaient courtes, mais contrairement aux cannes en carbone, les temps de lancer demeuraient assez lents et le scion de ces cannes avait tendance à osciller même lors du poser. Je n’étais pas très convaincu par ces cannes au look original mais dont l’action très parabolique me semblait trop « molle » pour pêcher efficacement.
De prime abord, Orvis fait partie des marques qui disposent d’une entité de développement et de production aux USA. La série Superfine Glass est issue de recherches poussées sur la transformation de la fibre de verre pour profiler des blanks légers dont la nervosité tend à se rapprocher de celle des cannes en carbone. C’est bien là qu’Orvis se démarque d’autant plus que les Superfine Carbone existent et proposent une action parabolique très agréable. Ces cannes sont particulièrement appréciées pour la pêche en petites rivières où les truites sont plutôt de taille modeste.
Sur les différents modèles exposés au meeting Orvis, j’ai pu passer deux bonnes heures au bord de la Test avec la Superfine Glass 7’6 soie 3 en main. Les premières sensations sont différentes de celles que j’avais en mémoire. La canne est légère et l’action est parabolique, mais pas « molle » ! Si l’on ne se fie qu’à la longueur de la canne et à sa puissance, on peut penser que c’est une superbe canne pour les ruisseaux.
Je ne penne pas à poser mon sedge de l’autre côté de la Test large d’une bonne douzaine de mètres en trois faux lancers. Il est agréable de prendre le temps de sentir la canne travailler et de laisser la soie se déployer. La gestuelle est plus lente qu’avec une canne carbone, mais la qualité des lancers qu’offre la Superfine Glass est un réel plaisir. La soie Hydros Superfine WF3 est parfaitement adaptée à la canne et au bout de quatre ou cinq lancers d’échauffement un poisson vient gober ma mouche ! Surpris, je ferre un peu en urgence, la canne se plie avec une grande douceur et l’ombre commence à se battre. Avec une canne en carbone, ma pointe en 0,10 mm n’aurait certainement pas supporté la brutalité de mon ferrage « reflex » ! L’ombre n’est pas énorme mais le combattre avec un matériel aussi léger procure des sensations inédites.
Le poisson repart à l’eau très rapidement et une belle truite postée en plein milieu de la Test gobe régulièrement. Je sèche ma mouche et en moins d’une minute me voilà prêt. Encore une fois, la Superfine me permet de lancer facilement et de réaliser un poser courbe. Ma sèche se pose dans la bonne veine puis dérive jusqu’au poisson qui ne tarde pas à s’y intéressé et qui la gobe très calmement. Je ferre dans le timing et cette belle fario dévale au milieu des herbiers en faisant chanter le moulinet Orvis CFO 1. Je suis toujours en 0,10 mm et pourtant le poisson ne domine pas la situation. La canne amorti chaque coup de tête et en quelques secondes ce beau poisson montre des signes de fatigue. Thibault met à l’épuisette cette magnifique truite qui repart à l’eau dans la foulée.
Sur la Test, les truites de 45 à 55 cm ne sont pas rares et sur la dizaine de poissons de belle taille que j’ai combattu avec cette canne 7’6 pour soie n°3, je n’ai enregistré aucune casse. Les poissons se battent, la canne plie dans toute sa longueur mais rien ne rompt ! Je comprends mieux pourquoi des traqueurs de grosses truites ont adopté ces cannes en Nouvelle Zélande et aux USA. Le succès des cannes Superfine Glass a même conduit Orvis à créer un modèle spécifique aux gros poissons d’eau douce la Superfine Glass 8’6 soie 6.
Il est clair que ce genre de canne à mouche ne se prête pas aux techniques modernes de pêche en nymphe (style français ou espagnol). Les Superfine Glass ne sont pas faites pour ça. Par contre pour la pêche en sèche et en nymphe à vue il y a de quoi s’éclater !
Florian
Slt florian.
Je viens de faire l’acquisition d’une superfine carbone 9#4.
Équipée d’un vivarelli et une soie naturelle de Lozère n°3 c’est une merveille pour pêcher les gaves pyrénéen.
Bonjour Olivier,
je suis heureux d’apprendre que vous preniez plaisir à pêcher avec une Superfine Carbone et une soie naturelle. Je pense que c’est une très bonne association pour pêcher en sèche et je ne doute pas que les sensations soient au rendez-vous ! Bonne saison à vous.
Florian