Quelques heures avant l’ouverture de l’ombre

La pêche de l’ombre commun ouvre officiellement samedi 21 mai sur la plupart des rivières françaises. Cette année encore, de nombreux pêcheurs à la mouche sont impatients de retrouver ce poisson passionnant. Si pour vous l’ouverture est l’occasion de pêcher avec des amis et de prendre ce magnifique poisson à la mouche avant de lui rendre sa liberté, voici quelques notions qui devraient vous intéresser.

Rivière d'ain No-Kill de Chazey

1) L’ombre poisson de courant : pour trouver les ombres, il faut souvent chercher les courants vifs. Dès l’ouverture les ombres sont postés dans les secteurs rapides pour s’alimenter en captant les invertébrés en dérive sous l’eau comme sur l’eau. Si vous avez la possibilité d’observer ces poissons sous l’eau du haut d’un pont, vous constaterez probablement que les ombres évoluent avec une aisance déconcertante dans les vaines d’eau très vives. Ces poissons sont taillés pour vivre dans les courants et il savent parfaitement utiliser le moindre mouvement d’eau pour se déplacer. Ayez une approche méthodique pour trouver les ombres qui peuvent rester plaqués sur le fond.

N’oubliez pas de garder un œil sur les lisses, ce sont des zones parfaites pour voir des ombres à pêcher à vue ou en sèche s’ils gobent.

2) L’ombre aime le soleil : sans jouer sur les mots, l’ombre commun affectionne particulièrement les zones bien ensoleillées. Comme pour tous les poissons, la température de l’eau a une influence directe sur le métabolisme de l’ombre. Si l’eau est froide, il est plus pertinent de pêcher en priorité les courants bien exposés.Franck en combat sur l'Ain

3) L’ombre exige une présentation impeccable : en sèche comme en nymphe, les ombres peuvent se montrer très tatillons s’ils ont déjà été chatouillés ! Il faut donc veiller à ce que les dérives soient soignées et sans dragages intempestifs. La pêche 3/4 aval est efficace en sèche, si vous maîtrisez les posers courbes, il y a de bonnes chances pour que votre mouche passe dans le champ visuel du poisson sans qu’il ne voit votre fil. En nymphe, bien choisir les poids en fonction des profondeurs et de la vitesse des courants demeurent des règles d’or.

4) L’ombre aime ce qui bouge : cette espèce se nourrit en très grande majorité d’invertébrés aquatiques. La spécialité de l’ombre et de capter des larves ou des invertébrés en mouvement sous l’eau. Ce poisson dispose d’une vue très performante et peut se déplacer de plus de deux mètres pour gober une larve de quelques millimètres qui tente de gagner la surface. Les ombres réagissent très bien lors d’animations ou en fin de dérive lorsque les mouches remontent vers la surface. Attention aux touches !

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5) L’ombre est curieux : si pour vous le rose, le violet ou le vert fluo sont des couleurs qui n’ont rien avoir avec ce que mangent les ombres, il faut savoir que ce sont des couleurs incitatives qui peuvent faire toute la différence. Une nymphe neutre peut être moins prenante qu’une nymphe avec tag fluo et cela est aussi vrai pour les mouches sèches et les mouches noyées. Si ces poissons boudent les mouches « classiques » une mouche avec un tag ou un cerclage flashy peut être un bon moyen de les faire réagir.

Nymphes

6) l’ombre est un poisson fragile : il faut veiller sur ce poisson qui livre un combat sans s’économiser. Utiliser une épuisette pour abréger le combat est un bon moyen pour limiter les risques d’épuisement du poisson. Décrochez le dans l’eau et ne serrez pas ce poisson qui aura tendance à se tortiller de toutes ses forces si vous tenter de le saisir à pleine main. Les hameçons sans ardillon permettent de gagner du temps, le poisson s’en libère souvent seul dans l’épuisette. Remettez le à l’eau sans attendre en veillant à ce que le poisson se repositionne bien. Vous pourrez même apprécier la compagnie d’un ombre qui reste à côté de vous le temps de retrouvez ses esprits !DSCF6953

A savoir : les ombres communs bénéficient de plus en plus de réglementations départementales et locales plus restrictives que le cadre légale national et ce pour une meilleur prise en compte des cycles biologiques. Alors si les cormorans ne se soucient pas de la taille de leurs proies, les pêcheurs prennent de plus en plus conscience de la fragilité de ce poisson et de l’intérêt halieutique qu’il représente lorsqu’il est vivant.

Un dernier conseil : les frayères à ombre se situent souvent en tête de radier et en fin de plat. Si vous connaissez les secteurs sur lesquels ces poissons ont frayé, soyez consciencieux et n’allez pas marcher sur les frayères avant la mi-juin de manière à laisser les alevins sortir des graviers tranquillement. Ce sont ces petites attentions qui font les belles sorties de pêche à venir !

Je vous souhaite une bonne ouverture.

Florian

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