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Destination l’île Maurice et ses carangues bleues !

Toujours prêt à découvrir une nouvelle destination et de nouveaux poissons, j’ai profité de mes vacances à l’île Maurice pour tenter de prendre des carangues bleues à la mouche.

Vous l’avez sans doute deviné, il m’est difficile de partir quelque part s’il n’y a pas l’opportunité de lancer une mouche sur l’eau ! Je remercie d’ailleurs ma compagne de prévoir de possibles excursions de pêche pendant nos congés alors qu’il m’arrive aussi de faire sonner le réveil à 6h un dimanche pour filer pêcher avec des copains…

Fabien, un ami pêcheur originaire de l’île Maurice, m’a indiqué différentes possibilités de pêche à travers une discussion sur Maurice et m’a rapidement parlé de la pêche des carangues. En cherchant un peu sur Internet il est assez facile de trouver des photos et des vidéos sur la pêche des carangues bleues. C’est au cours de mes recherches que j’ai découvert le site web de Dominique Thevenau, guide de pêche, qui s’avère être un ami de Fabien. Je n’ai donc pas hésité à prendre contact avec ce spécialiste pour en savoir plus sur ses services et sur la pêche à Maurice.

La préparation avant de partir.

Passant une dizaine de jours à la Réunion pour randonner, j’avais donc besoin de garder un peu de place dans mes bagages pour emporter une Helios 3D 9’ soie 9, un moulinet Mirage US 5, un hip pack étanche avec le nécessaire pour les montages et surtout mes boîtes de mouches ! A propos des mouches, une bonne série de clousers minnows, des decivers en bucktail, des gurglers montés sur des hameçons de 2/0 font l’affaire. A cette liste il faut ajouter un t-shirt ou une chemise à manches longues (pour les UV), un short de bain des lunettes polarisantes, une casquette, buff et de la crème solaire.

Arrivée à l’île Maurice.

Après plusieurs jours sportifs à la Réunion entre les volcans et les cirques, j’avais hâte de découvrir les lagons et l’Océan. Notre première journée était justement la bonne occasion pour une découverte de la vie océanique, nous avons eu le privilège de nager aux côtés de dauphins et de plonger dans un lagon riche en poissons.

Place à la pêche !

Dominique m’a donné rendez-vous au Morne (au Sud-ouest de l’île) pour une session de pêche de quelques heures. Il m’accueille à bord d’un bateau commandé par François l’homme de bord qui nous accompagne pour la sortie. Rapidement Dominique me demande ce que j’ai pour me chausser. Comme la place n’était pas énorme dans mes bagages, les chaussures néoprènes avec de bonnes semelles me semblaient appropriées. Dans son rôle de guide bienveillant, Dominique m’a gentiment prêté des chaussures de sécurité et des chaussettes montantes en néoprène pour me protéger des coraux ou des « poissons pierres ». En effet la barrière de corail peut s’avérer dangereuse sans un équipement approprié. La moindre blessure peut mettre fin à une sortie et même gâcher des vacances. Marcher sur un poisson pierre sans protection peut carrément provoquer un malaise et nécessiter une hospitalisation en urgence. Dominique a l’habitude des touristes comme moi et sait comment assurer leur sécurité !

Une fois équipé, je noue un deciver de coloris jaune fluo et blanc au bout de mon bas de ligne de 3 m en 0,60 mm (20 kg de résistance). Le bateau approche de la zone de pêche et Dominique en profite pour me donner quelques consignes : «°Dans l’eau, tu me suis, tu évites de marcher sur le corail, on ne parle pas fort et quand je t’indique une direction tu lances le plus vite possible dans cette direction ». Alors que nous commençons à marcher vers la barrière de corail, il me dit « ne me demande pas si je vois un poisson, lance et dès que ta mouche touche l’eau tu strippes rapidement. J’ai l’habitude de voir les carangues mais elles vont très vite et il faut être très réactif ». Ces poissons n’aiment pas le bruit, il faut donc être discret dans l’approche.

Nous nous positionnons à une cinquantaine de mètres du bord de la barrière. Nous la distinguons grâce aux rouleaux qui se forment avant de s’éclater progressivement sur la barrière. Les carangues bleues profitent des mouvements d’eau provoqués par les vagues pour chasser les petits poissons sur la barrière et nous sommes idéalement positionnés pour croiser ces prédateurs. Les vagues nous trempent pratiquement jusqu’au cou mais il faut garder l’équilibre et aligner entre quinze et vingt mètres de soie pour que la mouche puisse intéresser une carangue. J’ai l’Helios 3D bien en main et je commence à trouver mes marques quand Dominique aperçoit un requin à pointes blanches en chasse. « Vite on part ! », sans discuter, je le suis jusqu’au bateau pour changer de coin. « Le requin ne nous aurait pas attaqué mais s’il vient chercher une carangue qui a pris ta mouche, il peut y avoir un problème ! ».

Évidemment nous trouvons rapidement une autre zone de pêche et ce coup-ci j’ai compris qu’il fallait avoir les yeux partout ! Après plusieurs lancers je vois un remous dans l’axe de ma soie et le poisson se ferre en même temps que je strippe. « Lève ta canne et laisse filer la soie ! » Dominique m’indique à ce moment-là les bons gestes pour que le poisson reprenne les quelques mètres de soie que j’ai ramené en strippant et que je puisse ensuite le combattre au moulinet. Tenir la canne haute c’est indispensable pour éviter les coraux qui peuvent couper le bas de ligne en une fraction de seconde.

Cette première carangue n’est pas énorme mais sa défense m’impressionne. Avec une 9’ soie 9 et un moulinet très performant, ce poisson ne veut rien lâcher ! Au bout de 2 minutes de combat, elle finit par se rendre, faisant de moi le pêcheur le plus heureux de la barrière de corail ! Dominique me dit alors, « Vite, il y en a une deuxième plus grosse ! » Je relâche cette carangue pour me remettre en action.

La seconde touche ne s’est pas faite attendre ! Alors que ma mouche passe derrière une vague, je strippe par grandes brassées et j’aperçois un poisson faire un mètre vers ma mouche en un dixième de seconde ! Je n’ai même pas le temps d’analyser ce qu’il se passe, par réflexe je ferre et c’est bien au bout.

La carangue prend vingt mètres de soie à une vitesse incroyable et voilà que le moulinet commence à chanter. Arrivée à une trentaine de mètres le poisson se calme un peu et j’en profite pour lui mettre la pression en serrant le frein du Mirage.

Ce coup-ci c’est plus sérieux et tout en gardant la canne très haute je dois ramener ce poisson bagarreur qui connait parfaitement les reliefs et peut tenter un rush vers une « patate de corail ». Dominique me conseille et veille à ce que je ne perde pas l’équilibre. La carangue arrive petit à petit jusqu’à nous et la caméra filme la scène. Je la saisi en même temps que Dominique me félicite ! « C’est un super poisson ! » Ce n’est pas un monstre mais effectivement le rapport poids/puissance de la carangue bleue a de quoi impressionner. En eau douce, il est très difficile de trouver l’équivalent.

Je prendrai une autre carangue de belle taille sur ce poste qui une fois de plus me donnera un combat intense et se rendra difficilement. « Magnifique mon ami » me glisse Dominique ! Je décroche le poisson et la regarde partir avec ses beaux reflets bleutés. Je regarde le bas de ligne qui montre de sérieux signes de fatigue. Les coraux sont redoutables et il faut toujours vérifier le fil entre chaque poisson.

Le bas de ligne est neuf, la zone est bonne, je relance inlassablement ma mouche en m’appliquant pour faire mordre un nouveau poisson et prendre une nouvelle décharge d’adrénaline au passage ! Une vague éclate, je profite des remous et de l’écume et là l’attaque ne peut m’échapper. Le poisson a englouti la mouche en provoquant un gros remous et c’est encore du solide ! Encore novice dans cette pêche, j’ai la faiblesse de lui laisser un peu de liberté. Quand Dominique me dit de la stopper, elle est déjà à 50m ! Je serre le frein et tente de reprendre la manivelle en main mais celle-ci tourne trop vite… alors que le poisson se calme, la canne plie, et la ligne se détend soudainement. « Cassé ! »

Et oui, le poisson a gagné et Dominique m’explique que quand c’est gros, il faut parfois mettre la canne à plat et serrer le moulinet à fond pour éviter qu’il ne sorte de la barrière de corail. C’était la chance de la journée. Cette carangue était estimée à 15 livres selon mon guide expérimenté. Je ne prendrai pas plus gros.

Dominique m’a ensuite fait prendre d’autres carangues au lancer depuis le bateau. Cette session était sensée soulager un peu mes bras mais avec les carangues il faut non seulement animer très vivement les leurres en surface mais aussi combattre en force !

Ces quelques heures de pêche étaient riches en émotions et en intensité. Nous étions affamés et François nous a gentiment débarqué sur la plage du Morne pour aller manger dans un bon restaurant. Une bonne bière, un plat local et nous terminons cette belle matinée de pêche en nous racontant différentes expériences de pêche.

Contrairement aux Seychelles où la pêche sur les flats peut permettre de ferrer de gros bonefishs, l’ïle Maurice n’a pas une grande renommée pour la pêche à la mouche. A vrai dire, les mauriciens sont des pêcheurs redoutables et certaines espèces comme le bonefish se sont raréfiées au fur et à mesure que la pêche à la senne s’est développée dans les lagons (filet tracté par les pêcheurs dans les lagons).

Dominique s’inscrit vraiment dans une démarche environnementale. Aucun bout de fil n’a été jeté à l’eau, tous les poissons repartent à l’eau en pleine forme et il n’est même pas question de tenter d’en garder un ! Comme me l’a expliqué Dominique, il n’y a pas tellement d’autres espèces pêchables à la mouche de cette manière. Il faut donc veiller à ce que la carangue bleue ne subisse pas le même sort que d’autres beaucoup plus rares aujourd’hui à Maurice. Je vous recommande donc vraiment ses services si vous souhaitez vivre une très belle expérience de pêche dans un décor de rêve.

Voici le site web de Dominique avec ses coordonnées :

http://www.mauritiusfishingandhuntingsafaris.com/fr/fly-fishing-rock-surf-angling-safaris/

Pour avoir une idée de ce que j’ai vécu, cette vidéo est réalisée à partir des images qui ont été tournées pendant la sortie.

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Test de la canne Helios 3D 9 pieds soie de 5 de chez Orvis

Canne à mouche Orvis Helios 3D 9 pieds soie de 5

Test matériel / Canne à mouche Orvis Helios 3D 9 pieds soie de 5 :

J’ai vite été séduit par les vidéos de promotion vendues par la société Orvis et la nouvelle génération de cannes à mouche mises au point, à savoir les Helios série 3.

Après avoir passé tout un hiver à me renseigner sur l’Hélios 3 en modèle 9 pieds pour soie de 5, je décide d’arrêter mon choix sur le modèle 3D.
Si ce qui est dit est vérifié, je sens que ça va être un régal !
Faire oublier la série Hélios2 déjà serait une prouesse, et c’est pourtant ce qui est annoncé !

Il faut savoir que deux modèles existent et proposent deux nerfs différents :
– La 3D pour Helios3 Distance, ce modèle de finition propose une action rapide avec un point d’appui moyen haut sur la canne. Elle est conçue pour lancer à grande distance sans forcer.
– La 3F pour Helios3 Finesse, ce modèle de finition propose une action moyenne-rapide avec un point d’appui en milieu de canne. Elle est conçue pour lancer avec précision à courte comme à grande distance.

L’Helios 3D en action de pêche :

Une fois récupérée la canne, j’ai tout de suite monté dessus mon fidèle moulinet Hydros SL2 et sa soie Hydros HD Trout wf.
Ma première sortie avec, je m’en souviendrai !
Dès les premiers faux lancers, une nouvelle sensation de douceur m’envahit.
Les cannes sont de plus en plus légères. Et je le vérifie encore une fois avec ce fleuret qui ne pèse que 80 grammes.
De plus, un gros travail a été fait pour réduire les oscillations parasites du blank lors des lancers. Et ça se sent !
Adepte des bas de ligne rapides pour des posés précis, je suis ravi de voir que la combinaison avec ma nouvelle canne fait merveille.
Pour traquer les belles truites comme j’aime le faire, il est indispensable d’être précis, rapide et économe en mouvements.

Canne à mouche Orvis Helios3D

Le résultat est là : je suis bluffé par la précision de la canne. Des posés plus doux, plus précis et une mise en charge ultra rapide avec un transfert d’énergie incroyable.
Difficile de demander mieux, elle apporte exactement tout ce qu’un pêcheur exigeant peut rechercher. Mon bas de ligne de 5 mètres se dépose sans coup férir et ma mouche atteint exactement la cible recherchée même accompagné d’un léger posé parachute que j’affectionne tant.
Je perçois déjà l’économie de temps effectif de pêche que l’on peut réaliser avec cette canne sur une session. Gain de précision, gain en mise en charge, c’est tout simplement fabuleux !

Voyons maintenant le comportement au combat avec des poissons. Et pour ça il faut trouver une truite active…
Après avoir exécuté quelques passages en pêchant l’eau pour me familiariser avec ce nouvel ensemble, j’aperçois enfin le signal caractéristique d’un poisson attablé. Dans une veine d’eau lente, j’aperçois un léger frémissement de l’eau suivi d’une bulle venue de nulle part. Pas de doute, c’est bien une truite qui vient d’aspirer le subimago de baetis rhodani qui dérivait encore là il y a un clin d’œil.

Réglage de la longueur de ligne, orientation du corps et en avant. Lancer parfaitement effectué et posé 1 mètre en amont du gobage de mon cul de canard. Dans la seconde, la mouche artificielle disparaît. Et le ferrage s’en suit : pendue !
Aucun signe négatif non plus lors de cette phase, le blank réagit très bien lors du ferrage et la canne vient rapidement à bout de ce poisson d’une quarantaine de centimètres.

Combat d'une truite avec ma canne Helios 3D

Reste à en découdre avec des poissons plus grands et voir si dans des conditions de hautes eaux, elle est capable de me ravir autant que mon Helios2 Covert ou ma Recon.
C’est ce que j’ai pu vivre lors des mois de mai et juin où mes quelques sorties possibles au bord de l’eau se sont faites avec des débits soutenus, faute à une année 2018 particulière où la pluie et la fonte des neiges ont maintenu les niveaux bien au-dessus des normales.

Les gaves sont des rivières torrentielles au débit puissant et les truites sont taillées pour se mouvoir dans ses milieux. Il est donc conseiller de posséder une canne ultra puissante pour les contrer au départ et éviter de voir trop souvent le backing sortir de la canne dans de tels régimes hydrauliques.

Les jolis poissons que j’ai pu attraper dans ces conditions extrêmes m’ont quand même fait ressentir ce qui pourrait être une limite pour cette canne. Dans cette configuration, il manque un poil de puissance pour combattre de tels adversaires. Je viendrai à bout de certains, d’autres seront partis forts loin et je ne les ai jamais revus. Et en combat sous la canne, le blank est cintré bien plus que la Covert et la Recon. Pour autant, le côté élastique et progressif du carbone réussit à faire abdiquer ces poissons une fois ramenés à proximité.

Belle truite des gaves capturée avec l'Hélios3D

Un autre point de notation favorable réside dans le ferrage et l’absorption des coups de tête au combat. Aucune mésaventure de ce côté-là, pas de casse au ferrage ni de décroché difficilement explicable. Les seuls poissons cassés l’ont été sur des départs dans les eaux puissantes et que je n’ai pu contrôler. Ils sont allés cisailler le fil sur les roches coupantes qui jonchent par endroits les fonds de nos rivières.

La finition de la canne :

Question finition, la fabrique américaine a fait le choix de retenir un signe d’identification sur le bas du blank, à savoir un marquage blanc. C’est sur cette partie qu’est inscrite la « plaque d’immatriculation » de la canne. Bien que très bien pensée question identification et reconnaissance instantanée de la canne par rapport aux autres marques, il en est que pour pratiquer la chasse des truites trophées, cela n’est pour ainsi dire pas un atout…
Heureusement, le reste du blank est discret grâce au même revêtement que la Covert, à savoir un habillage noir et mat anti uv.

truite fario prise avec l'Hélios 3D de chez Orvis

Deuxième regret, la suppression de l’anneau accroche mouche. Les américains pêchent avec de belles mouches et l’utilisent que peu à cause des gros hameçons qu’ils emploient. Il préfère accrocher leur hameçon aux branches des anneaux de la canne, plus facile pour eux, et passer le fil derrière le tambour du moulinet pour tendre la ligne.
Mais nous, pauvres français qui devons souvent pêcher avec des artificielles de petites tailles, c’est un accessoire qui me paraît indispensable quand on a adopté cette habitude d’accroche.

truite fario des gaves à côté de la canne Helios 3D 9 pieds soie de 5

Et je pense fortement à me faire installer cet anneau à l’avenir pour ne rien vous cacher…
Hormis cela, la canne est équipée d’une poignée en liège haute qualité, d’anneaux serpentiformes indéformables et d’un porte moulinet noir en aluminium anodisé de fabrication américaine.

Mon bilan :

Je pourrai employer de nombreux superlatifs pour qualifier cette canne. Nul doute que la marque Orvis a réussi une prouesse en améliorant significativement le ressenti lors des lancers de cette génération d’Helios. Rapidité, douceur, précision, légèreté sont bien au rendez-vous. Bravo à la marque de pouvoir nous proposer des cannes aussi agréables !

Au plaisir pour un prochain article !

Lionel ARMAND
Moniteur-guide de pêche dans les Pyrénées

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