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De bonnes raisons pour pêcher avec une épuisette

Dans la série bonnes pratiques de pêcheurs, je vous avais présenté le fonctionnement du collecteur de fil usagé « Monomaster ». L’utilisation d’une épuisette est une autre bonne pratique.

Nous avons tous nos habitudes et pour un certain nombre de pêcheurs l’épuisette est un objet plutôt encombrant. La pêche à la mouche n’est pas une exception, pour écourter un combat avec un poisson mieux vaut avoir une épuisette surtout lorsqu’il faut pêcher fin.

Il est toujours agréable de compter sur l’aide d’un ami pour mettre à l’épuisette une grosse truite !

Si le panier en osier ne fait plus vraiment parti de l’équipement des pêcheurs modernes, les téléphones portables, les caméras sportives et les appareils photo numériques permettent de revivre de belles scènes de pêche et de les partager sur les réseaux sociaux. Des milliers de poissons deviennent stars d’Internet ! La plupart des pêcheurs « connectés » pratiquent la pêche en No-Kill et mettent en avant cette pratique pour motiver d’autres pêcheurs à suivre l’exemple. Alors que des associations « spécistes » dénoncent une pratique cruelle vis à vis d’êtres vivants dits « sensibles », les adeptes du « Catch-and-release » revendiquent une pratique respectueuse des poissons qui n’a pas d’impact sur leur biologie et sur les milieux aquatiques.

Un jour cette truite sera peut-être le « poisson d’une vie » pour un pêcheur, en utilisant son épuisette Thibault aura fait son possible pour lui assurer d’excellentes conditions de remise à l’eau.

« Chaque pêcheur revendiquant pratiquer la pêche en No-Kill a la responsabilité d’assurer les meilleures conditions de survie pour le poisson. »

Différentes études réalisées sur l’incidence de la pratique du No-Kill sur les salmonidés, la durée du combat, le temps passé en dehors de l’eau et la température de l’eau ont une importance capitale. Néanmoins on est très loin des 90% de mortalité avancés par les « spécistes ». Plusieurs études sérieuses menées sur les salmonidés aux Etats-Unis avancent des chiffres de 0,3 à 6% de mortalité en utilisant des appâts artificiels (leurres ou mouches). Une synthèse est disponible sur ce site : http://www.moucheur.com/mortaliten.html .

La mise à l’épuisette est une étape clé, il faut que le poisson glisse à la surface avec le nez hors de l’eau. Un dernier coup de nageoire peut survenir et il vaut mieux laisser le poisson repartir plutôt que de le brider avec une casse ou une décroche à la clé.

La compétition m’a amené à utiliser l’épuisette de manière systématique pour homologuer les poissons, c’est aujourd’hui un automatisme. Le peu de fois où je pratique la pêche sans mon épuisette, je la cherche ! C’était le cas aux Etats-Unis sur la Delaware avec Thibault. Nous avions des sacs de voyages bien remplis et nous avions estimé qu’une épuisette serait de trop… quelle erreur ! Dès le premier poisson dans cette rivière, j’ai compris que sans épuisette ce serait compliqué. Heureusement que les niveaux étaient bas et que nous pouvions décrocher les poissons facilement à la main.

Une belle arc-en-ciel de la Delaware que j’ai fini par décrocher du bout des doigts sans épuisette. Heureusement la mouche était piquée sur le bord de la lèvre, j’ai évité les dents !

Les guides de pêche professionnels avec lesquels nous avons pêché mettent systématiquement tous les poissons à l’épuisette, ils ne sont sortis de l’eau qu’en cas de prise de photo et l’opération ne dure jamais plus de 15 secondes. Si l’on pêche avec des hameçons sans ardillon le temps de manipulation des poissons est très réduit, dans la plupart des cas les poissons se décrochent sans même avoir besoin d’utiliser une pince.

La mouche est souvent décrochée avant même que je touche le poisson. Si toutefois je dois décrocher l’hameçon, le poisson est déjà en position pour que l’opération soit facile.

Les guides de pêche ont bien compris que chaque poisson remis à l’eau dans les bonnes conditions leur permettait de revenir sur les mêmes zones de pêche avec de nouveaux clients. Même si les poissons ne sont pas toujours simples à prendre ils sont encore là, en pleine forme et ils se nourrissent ! Un gros poisson vivant est précieux aussi bien d’un point de vue biologique pour le rôle qu’il joue dans la rivière mais aussi par la valeur ajoutée qu’il apporte au parcours de pêche.

Pour la petite histoire, John savait que je prendrai une grosse truite sur ce poste et elle y était bien… J’espère que d’autres pêcheurs ont eu la chance de la croiser !

Différentes formes d’épuisettes permettent aux pêcheurs de couvrir les situations de pêche du bord comme dans l’eau. Les épuisettes raquettes sont adaptées à la pratique du wading, pour la pêche depuis une embarcation ou depuis la berge, l’utilisation d’une épuisette avec un manche long est un avantage certain et évite de devoir se contorsionner à la fin des combats.

Depuis la berge Thibault adapte un manche plus long à son épuisette.

La structure des filets pour épuisette a beaucoup évolué, chacun a sa préférence mais globalement les filets doux à mailles moyennes ou fines ont remplacé les filets à mailles larges et nouées qui pouvaient endommager les nageoires et les écailles des poissons. Les filets souples à mailles fines sont très adaptés pour les parcours de pêche faciles à pratiquer. Ce type de filet préserve au maximum les poissons qui ressortent de l’épuisette sans aucune trace ou nageoire abîmée.

Lionel Armand a une grande épuisette avec un filet doux à maille fines pour venir à bout des grosses truites des Pyrénées plus facilement.

Même si cela est plutôt bon signe, avoir une épuisette avec un filet qui sent le poisson dans la voiture c’est assez désagréable ! Heureusement les filets à mailles enduites de gomme ou les filets dernière génération directement construits en matière plastique type Brodin® ne s’imprègnent pas d’eau ou de mucus ce qui limite énormément les mauvaises odeurs. Ce type de filet préserve très bien les nageoires et le mucus des poissons.

Anthony Thomas est un pêcheur passionné qui nous envoie régulièrement des photos. Il a adopté l’épuisette Orvis Brodin et cela lui réussi bien !

Enfin, je vous conseille de suspendre l’épuisette à votre gilet avec un système de clip magnétique, cela évite de laisser trainer le filet par terre tout en assurant un décrochage facile de l’épuisette au moment de s’en servir.

A vous de jouer !

Florian

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