Pour certains, pêcher ne serait-ce qu’une petite heure tous les jours est un besoin presque vital ! Pour d’autres, concilier vie de famille, vie professionnelle avec la passion peut aboutir à des emplois du temps parfois très complexes et la moindre minute passée au bord de l’eau devient précieuse. Enfin il y a les compétiteurs qui se mettent volontairement dans une situation de pêche cadrée et chronométrée pour qui l’efficacité rime avec le plus de prises homologuées possibles.
Bien que tout le monde n’ait pas vocation à s’engager dans une compétition, nombreux sont les pêcheurs à la mouche qui ne disposent que de quelques heures pour pêcher. Dans ce cas, il vaut mieux se donner toutes les chances de réussir à prendre du poisson.
Vous partez à la découverte d’un nouveau parcours ? Vous ne disposez que d’une heure ou deux pour pêcher ? Allez à l’essentiel et utilisez un équipement polyvalent afin de pratiquer plusieurs techniques sans vous compliquer la vie. N’oubliez pas de jeter un œil sur le parcours que vous choisissez histoire de voir comment est la rivière et de déceler la présence d’activité (insectes sur l’eau, gobages, poissons en mouvement…).
Si la rivière est en ordre vous avez de bonnes chances de prendre plusieurs poissons à condition d’adapter votre pêche aux conditions du moment et de ne pas hésiter à changer de techniques ou de mouche si besoin. Lorsqu’une rivière est très froide et/ou un peu haute, il est souvent payant de prospecter en priorité les postes à proximité des berges.
La compétition est une excellente école pour se former. Il faut faire preuve d’une capacité d’adaptation aiguë pour prendre un maximum de poissons dans un temps imparti sur une portion de rivière parfois inconnue. Il faut être méthodique pour trouver rapidement les poissons, les bonnes techniques et les bonnes mouches. Le sens de l’observation et l’expérience permettent de faire plus rapidement les bons choix.
Lorsque l’on recherche l’efficacité et que l’on maîtrise les bases de plusieurs techniques de pêche à la mouche, la difficulté peut être de trouver l’équipement le plus adéquat pour passer d’une technique à une autre en un minimum de temps. Une prospection assez rapide de différents postes en changeant de technique permet de comprendre où et comment les poissons se nourrissent. Il est parfois opportun de tester un même poste d’abord en sèche puis en nymphe, l’inverse est moins approprié. Si au bout de quelques lancers et quelques changements vous parvenez à ferrer un poisson vous avez probablement trouver l’une des solutions payantes.
Gardez les yeux ouverts ! C’est un conseil qui vaut pour toutes les situations de pêche, mais c’est encore plus vrai si vous aimez pêcher à vue et en sèche. Si un poisson trahi sa présence en gobant il ne faut pas manquer l’occasion de passer en sèche et de tenter de le faire monter. De la même manière, si un ombre on une truite est en poste et que ce poisson est visiblement en train de nympher, rallongez votre pointe et choisissez une nymphe appropriée pour leurrer ce poisson.
Il est certains que tout changement de technique ou de poste peut impliquer quelques modifications. Il n’est pas nécessaire de transporter deux cannes pour passer d’une technique à une autre, mais disposer d’un équipement polyvalent est indispensable pour s’adapter simplement.
Voici quelques indications sur le type de matériel à privilégier pour pêcher les salmonidés de manière polyvalente en rivière.
La canne : comme souvent, une canne de 9′ soie 5 est une base pour pratiquer la pêche en sèche, en nymphe à vue ou au fil et même pour pêcher au streamer. Il s’avère que les cannes de 10′ soie 4 sont également très utilisées et ce pour une meilleur gestion des dérives en sèche ou en nymphe dans les courants. Les compétiteurs utilisent de plus en plus de cannes de 10′ soie 3 voir même pour soie de 2 en condition d’étiage.
Le moulinet : les moulinets semi-automatiques ou large-arbor permettent de récupérer très rapidement la soie ce qui s’avère plus confortable. Si la soie est stockée dans un moulinet de type large-arbor, sa mémoire sera moindre ce qui peut être un atout pour pêcher à distance avec une soie qui se pose bien sur l’eau et n’ondule pas excessivement en surface.
La soie : une soie flottante synthétique ou naturelle de numéro 3 à numéro 5 est parfaite. Il n’est pas indiqué de pêcher avec des soies trop légères, si le vent se lève, les lancers risquent d’être moins efficaces. Si vous êtes sur une portion de rivière de moins de 15 m de large, une soie DT est suffisante. Les postes peuvent être approchés ce qui n’implique pas de devoir lancer à plus de 10 ou 15 m. En revanche, en grande rivière, les soies WF peuvent être plus adaptées s’il faut lancer une mouche sèche à plus de 15 m. Les soies WF qui disposent d’un « belly » de plus de 12 m de longueur sont intéressantes pour bien gérer les mendings ou les lancers roulés (soie Orvis Easymend ou Scientifique Angler VPT).
Le bas de ligne : il s’agit d’un bas de ligne polyvalent qui permet de pratiquer plusieurs techniques de pêche en effectuant un minimum de modifications. Le plus souvent les bas de ligne dégressifs sont utilisés pour pêcher à courte et moyenne distance. La pêche dite « à l’espagnole » consiste à utiliser un long bas de ligne fin pour réaliser de longues dérives en nymphe. Cette technique pousse à l’extrême le principe de la pêche en nymphe au fil, le problème est que pour pêcher en sèche, ce type de bas de ligne devient inefficace. L’idée est plutôt d’utiliser un bas de ligne dont la longueur et la conicité autorise la pratique de toutes les techniques. Les bas de lignes sans nœud présentent l’avantage de passer sans accroc dans les anneaux. Les bas de lignes à nœuds passent parfois moins bien dans les anneaux mais il présentent l’avantage d’être modulables à souhait ce qui peut être intéressant selon les situations.
Le bas de ligne est un élément très important pour pêcher de manière polyvalente en employant différentes techniques. Celui-ci conditionne la précision et la qualité du poser en sèche comme en nymphe. L’idéal est d’utiliser un bas de ligne d’environ deux longueurs de canne (pointe comprise). Pour base il est possible d’utiliser un bas de ligne nylon sans nœud de type queue de rat Orvis ou un bas de ligne à nœud de 9′ à 15′ (2,7 à 4,5 m) se terminant en 0,20 mm ou en 0.18 mm (3x ou 4x). Une base plus longue peut être utilisée en grande rivière. A partir de cette base, il est utile de nouer morceau de fil fluo de 0,20 ou 0,18 mm de 30 cm de longueur qui servira d’indicateur et qui ne perturbera pas la stabilité des lancers. Cet indicateur peut servir pour pêcher en nymphe mais il est aussi un repère utile pour visualiser facilement le mouvement de la ligne à la surface. A partir de cet indicateur il est possible de nouer un micro anneau ou un porte pointe de 30 cm en nylon de 0,16 mm qui améliorera la présentation de la mouche en sèche.
Selon la technique et le nombre de mouches, il est possible de connecter une pointe de 0,50 m à 2 m avec jusqu’à deux potences lorsqu’il est nécessaire d’utiliser 3 mouches. Le diamètre de fil de pointe peut être de 0,16 mm pour pêcher en noyée par exemple. Il est courant de pêcher avec des fils de 0,14 mm et 0,08 mm de diamètre en sèche ou en nymphe. L’idée est bien de modifier au minimum le bas de ligne jusqu’au porte pointe, c’est à partir de cet élément que l’on peut réaliser tous les montages à une ou plusieurs mouches.
Avec un matériel adapté et un bas de ligne polyvalent, rien ne doit vous empêcher de changer de technique ou de mouche si nécessaire. Adaptez vos montages en fonction des postes et du comportement des poissons et vous multiplierez vos chances !
Sur ces quelques lignes, je vous souhaite de belles sorties improvisées !
Florian