Aller à l’essentiel et être opportuniste demeure des vérités lors des journées de pêche du début de saison. Vous avez envie de pêcher à la mouche dès l’ouverture, alors foncez, mais ne vous éparpillez pas. Lorsque l’eau est froide, les truites sont souvent actives de la fin de matinée jusqu’au milieu de l’après-midi alors pas de temps à perdre !
Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir réussir son ouverture de la truite à la mouche, mais pour ceux qui disposent de rivières en ordre et de conditions adéquats, les chances de réussites sont réelles. La température de l’eau est un paramètre à prendre en compte. Il faut savoir que le métabolisme de la truite est très lent en dessous de 5°C. Les zones d’alimentation sont donc principalement des portions de rivière à courants modérés où les rayons du soleil parviennent à réchauffer l’eau. Rarement loin de leur poste, les truites affectionnent les berges creuses, les retournes derrière des obstacles ou des fosses à proximité d’enrochements. Voilà quelques indications sur les postes à privilégier en débuts de journée à l’aide de nymphes voir même de streamers. N’oubliez pas que les truites de belle taille ont faim et se laissent tenter par de grosses bouchées !
Une stratégie payante peut-être de pécher l’eau en utilisant deux mouches (une sèche en potence et une nymphe en pointe). L’idée est de prospecter les zones peu profondes (de 40 à 80 cm d’eau) à l’aide d’une nymphe lestée et de la mouche sèche qui peut à la fois servir de mouche indicatrice et faire monter un poisson. L’espacement des mouches sera compris entre 50 cm et 90 cm en fonction de la profondeur des postes et de la vitesse de plongée de la nymphe. Il ne faut pas hésiter à modifier le montage en variant le poids de la nymphe ou l’espacement entre les mouches. La méthode de prospection est identique à la pêche en sèche. Même s’il est tentant d’allonger les lancers, il est préférable de ne pas lancer à plus de 10 m de distance afin de garder une bonne réactivité au ferrage.
Si les poissons prennent la nymphe, alors il peut être utile d’enlever la sèche et d’insister sur les postes profonds en utilisant une ou deux nymphes lourdes. En revanche, si les truites montent sur la mouche sèche, il peut s’avérer très judicieux de ne pêcher qu’avec la mouche sèche.
A partir de 11 heures, il faut garder un œil sur les courants et les plats. Si les premières éclosions d’éphémères sont souvent très courtes elles sont aussi le meilleur moment pour prendre des poissons en sèche. Il n’est pas rare d’observer de petits plécoptères gris appelés « mouches aiguilles » par les anglais (needle fly). Les truites les prennent parfois, mais ce qui rend ces poissons frénétiques ce sont les fameuses brunes de mars (march brown) ! Quand ces grandes éphémères sortent de l’eau, les truites sont capables de se poster dans des courants vifs et profonds pour gober et se gaver ! Il est parfois surprenant de voir des poissons faire deux mètres pour gober une mouche en explosant la surface. Emotions garanties !
Avec un peu de patience et d’opportunisme, il y a toujours un poisson qui cède à la tentation. Il est fréquent de voir des gobages par épisodes et ces moments ne durent pas très longtemps. Il faut donc se tenir prêt et profiter de ces moments pour augmenter ses chances de réussite. Même si les pêches miraculeuses ne sont pas toujours au rendez-vous durant les premières sorties de la saison, cela fait vraiment plaisir de retrouver les rivières et des truites en pleine forme.
En espérant que ces conseils vous réussissent, je vous souhaite du plaisir au bord de l’eau.
Florian